On sait que sans réservoirs d’électricité (batteries), il n’y a pas de smartphones, d’ordinateurs portables, de voitures électriques, d’objets connectés ni d’implants cérébraux – pas de Transition (écologique/énergétique/technologique). Si une chose saute aux yeux, c’est que notre mode de vie électrique « n’est pas négociable » (George H.W. Bush en 1992, au « sommet de la Terre », à Rio).
La « Transition » (avec un T majuscule), c’est le terme vague et fourre-tout élu en 2005 par l’universitaire britannique Rob Hopkins, pour remplacer l’oxymore « Développement durable », par trop ridiculisé. La Transition c’est le changement dans la continuité – sans douleur. Une bouillie de « résilience », d’« adaptation » et de « collapsologie », à destination de jobards en quête de gourous et de bonimenteurs. Une bouillie de « participation citoyenne » et de « vision positive » qui tourne toujours en fin de compte aux « accommodements raisonnables » avec l’emballement technologique (nucléaire, I.A/calcul machine, biologie de synthèse, géo-ingénierie, etc.). Et voilà comment cette « transition écologique » (au départ) se transforme assez vite en « transition énergétique » ; et celle-ci en « transition électrique » - au tout-électrique (à l’arrivée). Entretemps, et moyennant les opérations « Extinction Rébellion », « Youth for climate » & Cie, la technocrature planétaire a gagné vingt ans de répit pour accélérer ses moyens et procédés de passage au tout-électrique, tout en évinçant la seule opposition radicale et cohérente – celle des anti-industriels et naturiens.

Nous avons conté dans un premier épisode deux siècles de mise au point de la batterie au plomb et l’émergence en France d’un champion industriel – la SAFT (1800-1945). Puis, dans un deuxième épisode, un demi-siècle de recherches acharnées, pour enfin produire la batterie au lithium, l’indispensable maillon de l’indispensable transition au tout-électrique. Le réservoir d’électricité enfin conçu, afin de stocker l’indispensable fluide, issu de multiples filières de production (1945-1995).

Voici que vingt ans plus tard, en 2015, trois événements marquent la bascule planétaire vers l’irrévocable Transition, à l’aide et à l’ère des gigafactories. De gigas/géant en grec. Un milliard de fois (10 puissance 9). Il semble que le terme publicitaire de « Gigafactory » ait été introduit par Elon Musk en 2017 pour désigner une usine produisant la quantité de batteries nécessaire au stockage d’un gigawattheure. Elon Musk veut juste dire qu’il construit d’ENORMES usines, destinées à la Transition – afin de sauver le climat et les générations futures. On verra comment la « Vallée de la batterie » (Dunkerque, le Blootland), et Verkor, la start-up de batteries grenobloise, y contribuent également.

(Pour lire l’article, ouvrir le PDF ci-dessus.)


Lire aussi :
La betterave, la gauche, le peuple et nous
L’affaire de la pizza infanticide (le crime était industriel)
Et si on revenait à la bougie ? (Le noir bilan de la Houille blanche)